Je marche
déesse d’un côté
sorcière
de l’autre
moi femme
je n’ose pas regarder
le miroir de la vérité
je n’ose pas voir en face
l’être à trois têtes
qui reste là
devant moi
le miroir
fait des ondes
se ride
comme l’eau bleue
ce sont mes larmes
les nôtres
je suis trois en une
mes larmes rident
le miroir de la vérité
car je vois le poignard
enfoncé dans le coeur
de la sorcière de la déesse
le poignard
dont moi
la femme au centre
je devais les poignarder
me
poignarder
pour pouvoir exister
***
Ragnhildur Pála Ófeigsdóttir (née en Islande en 1951)